Fig.01 - Démasquer - quelques masques qui son montrent mieux...

 

 

 

Les masques Punu

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Au Gabon, dans le bassin de la Ngounié, le mukuyi commémore les défunts. Monté sur d'immenses échasses, un danseur masqué, dont le corps se dissimule sous un vêtement en tissu -autrefois en raphia- exécute des figures acrobatiques tout en brandissant de chaque main un chasse-mouches. Les masques du mukuyi sont censés représenter des ancêtres, parfois féminins. Le visage énigmatique du masque est légérement triangulaire. Sous les yeux clos, étirés en amande, et comme gonflés par le sommeil, les pommettes haut placées s'arrondissent. Le nombre et la disposition des scarifications varient d'un style ou d'une ethnie à l'autre. Le motif le plus courant, en forme d'écailles, comprend neuf losanges. Ce signe distinctif, nommé mabinda, était gravé dans la chair des enfants, vers l'âge de dix à quatorze ans.

 

 

Le masque fang

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Ce type de masque était utilisé par la société masculine Ngil qui n'existe plus de nos jours. Cette société secrète était chargée des initiations et elle luttait contre la sorcellerie. Le Ngil est un rite du feu purificateur symbolisé par le gorille. Les porteurs de ces masques faisaient leur apparition la nuit dans les villages, éclairés par des torches, et étaient toujours en grand nombre. La face est couverte de kaolin (la couleur blanche évoque le pouvoir des ancêtres). Ce type de masque blanc incarne donc l'esprit d'un défunt. Il avait aussi une fonction judiciaire et désignait les coupables des mauvaises actions au sein du village : cela donnait ensuite lieu à des meurtres rituels. Les autorités coloniales françaises interdirent ce type de masque vers 1910. Les fentes des yeux sont à peine marquées et sont peu ouvertes. La voix du porteur du masque ne devait pas être identifiée ; le fait qu'il n'y ait pas de percée pour la bouche contribue à déformer la voix de celui qui danse le masque . Le ngil était selon l'ethnologue Philippe Laburthe-Tolra "la forme locale de l'inquisition, avec ses menaces et ses atrocités pour arracher des aveux par des tortures cruelles, dans un cadre terrifiant, à tous les malheureux suspects de sorcellerie". Si le ngil, auquel ont été attribués tous les masques fang au visage blanc étiré, est mentionné par différents auteurs avant sa disparition vers 1910, aucun n'évoque très clairement les grands masques, qui n'ont en fait jamais été vus in situ par les occidentaux. Comparés aux figures de reliquaire du biéri, les grands masques blancs sont très peu nombreux. En dépit du manque d'informations ethnographiques, il est possible de commenter deux aspects singuliers des grands masques passés au kaolin. L'un tient à leur blancheur, l'autre au visage très étiré. Le blanc étant la couleur du deuil et de la mort chez les Fang et les populations de cette région, ce trait peut être rapproché de la fonction inquisitoriale du ngil, qui non seulement traquait et torturait ceux qu'il soupçonnait de sorcellerie, mais pouvait également les exécuter. De plus, lorsque le responsable du Ngil opérait, il s'enduisait le corps de kaolin. Le visage longiligne peut être opposé à celui des figures de reliquaire. Ces dernières ont souvent une tête ronde qui évoque celle d'un petit enfant.

 

 

Le masque Mende

mende

Très beau masque casque de l'ethnie Mendé en Sierra Léone et Guinée. Ce masque était habituellement utilisée par une société de femme, les Sandé à l'occasion des fêtes les plus solennelles, durant l'exercice de la justice, les cérémonies funèbres et l'initiation permettant d'entrer dans la société sande. Au cours de l'initiation, les femmes occupant un rang élevé dans la société utilisent ces parures pour accueillir les plus jeunes au terme d'une retraite de trois mois dans la forêt. Un long costume vient compléter le masque et sert à cacher le corps tout entier. Le présent masque représente l'esprit de fécondité et incarne les eaux féminines. Les traits caractéristiques de ce type de masque sont toujours féminins, même lorsqu'ils incarnent un esprit masculin. On retrouve toujours certaines constantes dans la réalisation: des yeux allongés et à demi fermés, un dessin délicat des lèvres, une coiffure très sophistiquée, un nez d'une grande finesse et un front serein

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