Deux exemples de lettres adressées à Robert Morel concernant sa contribution à "Témoignage Chrétien"

  • 17 février 1945

une lettre

  • 23 mai 1945

une lettre

 

 

 

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Si vous avez le courage de suivre le texte, il peut être un peu plus visuel ci-dessous ...

Je m'excuse d'avoir mis tant de temps à vous répondre mais il n'est pas simple d'être Rédacteur en chef d'un hebdomadaire lorsqu'on est en même temps professeur et qu'on rencontre bien des difficultés matérielles, la Gestapo ayant pris à Lyon tout ce qui m'appartenait. Je vous suis très reconnaissant de votre lettre et je serais très heureux de votre collaboration. Nous n'avions pas exclu de donner de compte-rendus des livres que nous recevons mais là-dessus est intervenu la réduction du format qui a entraîné pour nous la suppression provisoire de la plupart de nos chronique régulières. Dès que nous pourrons reprendre notre format, je serais évidemment très heureux de pouvoir publier vos comptes-rendus: certes, deux pages datcylographiées interligne, me paraissent le maximum mais cela pourrait aller. Ne vous inquiétez pas en ce qui concerne le règlement; le "Témoignage Chrétien" bien qu'étant parti sans argent, arrive à boucler convenablement. Par conséquent, vos chroniques vous seraient rémunérées. Tout ce que je vous demande, c'est de les faire dans le sens que je voudrais donner à notre page littéraire, c'est-à-dire dans un sens populaire; dites-vous que la plupart de nos lecteurs sont des gens très humbles et que c'est ce public qui nous intéresse (en ce sens, nos préoccupations sont bien différentes de "Temps Présent"). Il faut donc éviter d'agir par allusions et de considérer que vos lecteurs on une culture considérable; il faut leur donner envie de lire des livres mais il faut les choisir à la portée d'un public très large qui cherche à s'instruire. Il y a donc là une question d'expressions et de choix au départ. Merci d'avance. Vous pourriez m'envoyer, en prévision de la reprise de nos quatre pages, une ou deux de vos chroniques et croyez à mes sentiments bien cordiaux.

Comme vous avez pu le voir et comme André Mandouze vous l'a dit lors de votre dernière rencontre, nous avons passé une première chronique de livre. Nous comptons donc sur votre collaboration continue. Malheureusement, celle ci ne saurait être régulière tant que nous n'aurons pas nos quatre pages. Je crois que la méthode que vous avez choisie est bonne, présenter à la fois quatre ou cinq volumes en centrant le commentaire autant que possible sur une idée principale. Dès que le papier reviendra, nous pourrons j'espère entrer en contacts plus suivis afin de réaliser cette chronique générale à laquelle nous tenons beaucoup. Veuillez croire, Cher Monsieur, à l'assurance de nos sentiments les meilleurs. Le Rédacteur en Chef-Adjoint J.P. DUBOIS-DUMEE