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Un extrait d'entretien qui peut comporter quelques erreurs de retranscriptions: pour le festival du livre à Nice. On y voit Robert Morel avec un gros bonnet dans son stand de couleurs (violet, rose, … certainement une œuvre de Marie Morel…). Il parle de la production de livre. |

Emission de télévision du 10.05.1977
- Est-ce que toute l’édition française est présente à ce festival ?
- Non, c’est ce qui me choque. Il y en a qui disent c’est le salon des arts ménagers. Moi j’ai plutôt l’impression que c’est l’hôpital de l’édition française.
- Vous n’êtes pas tendre …
- Ils sont tous malades. Ils sont en train de se racheter les uns les autres, de se bouffer. On essaie de voir quels représentants on pourra piquer à un autre, c’est épouvantable.
- Vous ne pensez pas au contraire qu’il se passe quelque chose, que les éditeurs se rencontrent, discutent, bavardent entre eux ? Est-ce que cela voudrait dire que vous essayez de vous démarquer des autres éditeurs ?
- Il y a des éditeurs qui ne sont pas là. Et c’est ceux-là en qui j’ai confiance. Des jeunes garçons qui, dans des villages, ont racheté de vieilles bécanes, qui tirent eux-mêmes leurs livres. Je citerai Utovie, Jean-Marc Carité, le fils de Maurice Carité, qui n’est pas ici, qui sort trois livres par mois, et qui sont des chefs d’œuvres.
- Est-ce que vous n’êtes pas bien dans votre peau d’éditeur ?
- Il faut être bien dans sa peau, mais il faut se donner des coups de pieds dans le derrière pour avancer, quoi.
- Est-ce qu’il vous arrive quelquefois de rêver à des livres qui ne seraient pas écologiques, c’est-à-dire en papier.
- À une époque où l’on plante des arbres, j’ai envie de faire des livres qui utilisent un peu moins d’arbres. Parce que je trouve qu’il y a beaucoup trop de papier, et pas assez de mots dans les livres et je vais faire des livres beaucoup plus brefs.

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