MARIE MOREL |
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une peinture hommage à son papa, constituée de plein de livres ouverts sur des je me rappelle. |
Robert Morel "Je me rappelle quand tu nous emmenais à l'école et qu'on était toujours en retard car on se promenait dans les champs pour aller voir les herbes d'anges et on aimait ça tous les deux tellement.
Je me rappelle ta peau sèche d'écailles de petit lézard rose. Je me rappelle ta peau sèche qui craquait de partout comme une terre sans eau dans ce grand désert de la vie.
Je me rappelle tes odeurs Je me rappelle ton orange aux clous de girofle Je me rappelle tes odeurs, tu sentais toujours un mélange d'ail, de clou de girofle, de cumin et d'autres odeurs puissantes.
Je me rappelle que tu trompais maman avec presque toutes tes secrétaires et tes auteurs et tes amies et ça faisait des tas d'histoires à la maison, et le drame éclatait entre toi et maman comme le tonnerre sur la tête des enfants.
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Je me rappelle tes habits que maman te dessinait, elle avait inventé ta poche crayon, tu étais si beau et si rare avec. Je me rappelle tes bonnets que maman te crochetait en y accrochant les médailles de la Vierge.
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Je me rappelle que tu détestais la violence et la guerre et la haine et le racisme, et le mal sur la Terre, et que tu en étais profondément malheureux. Je me rappelle que tu faisais croire que tu étais juif pour être plus près de ceux qui ont souffert. et j'étais fière de mon papa Juif.
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Je me rappelle que nos créations d'enfants étaient pour toi aussi importantes que des créations d'adultes et tu nous regardais avec beaucoup de respect dans nos actions. Je me rappelle que tu étais toujours admiratif de tout ce que l'on faisait et que tu nous donnais du courage pour faire des tas de choses.
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Je me rappelle des gens incroyables qui passaient sans arrêt au Jas pour vous voir. Parfois on n'en pouvait plus et on s'enfuyait dans l'hôtel voisin.
Je me rappelle qu'il t'arrivait de faire croire que tu n'étais pas Robert Morel, Tu disais "Il n'est pas là aujourd'hui", et les gens repartaient déçus de ne pas t'avoir vu.
Je me rappelle que quand il y avait des cars tu prenais le tuyau d'arrosage pour faire fuir cette foule de curieux qui t'empêchait de travailler
Je me rappelle le JAS notre petit village que toi et maman aviez reconstruit, pour y vivre et travailler en paix.
Je me rappelle le Jas et toutes ses pierres, différentes et belles. Je me rappelle les murs de pierre et les toits en lauze.
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Je me rappelle mon papa, avec ses trois enfants François, Marie et Eve, et avec Odette, tous ces moments forts et intenses que nous avons vécus ensemble." extrait de "ROBERT MOREL" Ed. CLC, 2000
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Il y a les livres qu'elle a fait sur son papa
Il y a les livres édités chez Robert Morel
Et un porte folio |
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